vendredi 11 septembre 2020

Bilan 2019 : value trap du retail et ventes de PUTs

L'année 2019 a été positive en valeur absolue +22,6% mais présente une performance plus faible que l'indice "CAC 40 dividendes réinvestis" (+31,7%).

Le couple rendement/risque du portefeuille reste très positif avec un ratio de sharpe à 1.8.

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Et voici les performances année après année depuis la création du portefeuille:


Mes erreurs en 2019:

J'ai été attiré par des valeurs qui apparaissaient massacrée (le retail) dont personne ne voulait avoir en portefeuille (gros titres de presse annonçant la mort du retail chaque semaine). Ce qui s'est révélé être une "value trap". 

J'ai ainsi perdu des deux côté de l'atlantique sur ce secteur: sur des foncières de centre commerciaux comme CBL qui se payait 1 à 2x le FFO avec un LTV autour de 50% officiellement (ne jamais faire confiance aux "évaluations d'experts") et Orchestra en France dont l'equity se payait 5% du CA mais qui était plombée de dettes et avec des problèmes de gouvernance...

Dans ce secteur globalement sinistré j'avais aussi des parts dans Foot Locker, H&M, Lippo Malls (centres commerciaux en indonésie, côtée à Singapour)... qui ont également plombé la performance du portefeuille.

Mes succès en 2019:

Du côté des bonnes opérations, j'ai pu optimiser la performance du portefeuille grâce à ma stratégie d'émissions de PUTs. Au lieu de placer un ordre "limit" en dessous du prix d'une action, j'émets une option de vente dessus (je touche donc la prime et je suis en Theta positif) et j'attends. 

Si l'action chute, je convertis le PUT en titres vifs (j'économise alors l'équivalent de la prime par rapport à un ordre "limit" que j'aurais pu placer).

Si l'action monte, je garde la prime (je ne participe donc pas à la hausse de l'action mais je n'aurais pas été exécuté non plus si j'avais placé un ordre limite "radin").

En pratique: 

  • j'émets uniquement sur des titres "solides", ce qui est très important dans cette stratégie où le downside (-100%) est bien plus important que l'upside (+10%). 
  • j'émets à la monnaie (ATM) pour prendre le plus de "valeur temps" possible.
  • j'émets à des horizon de 8-12 mois pour prendre une prime valant autour de 10% de l'action (si l'action monte, je me console avec 10% sans avoir déboursé le moindre centime).
Ce qui est impressionnant dans cette stratégie c'est le fait de recevoir de l'argent (la prime) dès le départ et d'être payé pour attendre. Cette somme peut d'ailleurs être déployée dans d'autres investissements en parallèle. 

Par contre il faut toujours regarder le downside en face. Pour un investisseur "value", cette stratégie ne doit être déployée que sur des valeurs pour lesquelles nous serions heureux de voir chuter afin de prendre une plus grosse part du gâteau. Warren Buffet a longtemps utilisé cette stratégie pour doper sa performance.

J'ai ainsi émis sur des titres comme Iliad et Michelin qui me paraissaient solides (bonne récurrence de cash flows, bilans solides...) et en dessous de leur valeur intrinsèque. J'ai ainsi pu doper la performance du portefeuille de +2% (ce qui correspond à 9% des +22,6% de 2019).

J'ai également pris des parts dans des sociétés comme Swatch et Richemont qui disposent d'un portefeuille de marques exceptionnel, disposent d'un bilan solide et de bonnes marges. L'allocation de capital chez Swatch n'est vraiment pas optimale (beaucoup de cash non utilisé, un rachat d'actions serait fortement relutif) et Richemont dispose de meilleures marges. Cela ressort également dans leurs multiples de valorisation respectifs.

Enfin, devant le positionnement stratégique incroyable que détiennent Amazon, Facebook et Alphabet, je me suis résolu à prendre des participations dans ces sociétés. Oui leurs multiples de valorisation sont très élevés mais leur croissance est également gigantesque. Ces sociétés ont aujourd'hui un tel poids dans nos vie qu'elles paraissent réellement indétronable. Le "moat" cher à Warren Buffett est bien présent. Egalement, leur croissance n'est pas limitée à leur secteurs respectifs : elles avancent dans le secteur de la banque, de l'assurance, de la santé... de vrais bulldozers que l'on ne peut ignorer sous prétexte d'un PER actuel élevé.

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